Le slogan qui accompagne la Journée mondiale du tourisme 2024 est presque obligatoire, compte tenu du moment historique dramatiquement marqué par les guerres et les tensions. Jamais auparavant l’événement que l’ONU célèbre chaque 27 septembre n’a été consacré au lien profond entre le voyage et la paix.
Dans son message, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a souligné : « Construisons des ponts et promouvons le respect mutuel. Réfléchissons au lien profond qui existe entre le tourisme et la paix. »
Dans ce sens, le tourisme durable est essentiel : « Il peut transformer les communautés, créer des emplois, promouvoir l’inclusion et renforcer les économies locales. La valorisation et la préservation du patrimoine culturel et naturel peuvent contribuer à réduire les tensions et à promouvoir la coexistence. Le tourisme peut également favoriser l’interdépendance économique entre pays voisins, encourageant la coopération et le développement pacifique. »

Outre son rôle social et culturel, le tourisme est également un phénomène essentiel pour la plupart des économies. Il s'agit de l'un des secteurs les plus importants au niveau mondial, représentant jusqu'à 30 % du PIB dans certains pays.
Message de la ministre italienne du Tourisme, Daniela Santanchè :
«Aujourd’hui, nous célébrons non seulement le droit au tourisme, mais aussi le rôle fondamental du phénomène touristique en tant que promoteur de la paix et de l’amitié entre les peuples. En plus d’être une industrie et une activité économique, le tourisme est un facteur social qui unit les cultures et crée des liens».
Le Code mondial d’éthique du tourisme, adopté en 1999 par l’Organisation mondiale du tourisme – souligne Santanchè – nous rappelle également qu’il sert d’outil de valorisation territoriale ainsi que de vecteur de dialogue et de communication : « Le tourisme, en favorisant les rencontres entre personnes et institutions de différentes nations, permet de maintenir ouverts les canaux d’échange interculturel. »
Et le ministre de souligner que « nous devons tous travailler ensemble – public et privé – pour construire un écosystème touristique qui favorise le bien-être collectif, basé sur des valeurs d’égalité, d’accessibilité, d’inclusion et d’éthique. Pour ce faire, nous devons réitérer que le droit au tourisme a à la fois une valeur active – en garantissant à chacun la possibilité de profiter des merveilles de notre planète – et une charge passive, en reconnaissant le droit des territoires à valoriser leur potentiel touristique spécifique ».
Enfin, l’espoir rejoint la pensée des dirigeants des Nations Unies : « Le tourisme peut et doit être un pont vers un avenir de paix. Chaque voyage est une occasion d’apprendre, de comprendre, de respecter les différences et de trouver ce qui nous unit. Ensemble, nous pouvons faire du tourisme un moteur de croissance mutuelle et un facteur d’harmonie entre les peuples. L’avenir du secteur est le tourisme, qui enrichit nos économies, nourrit nos âmes et favorise la paix dans le monde. »
Homélie du Pape à l'occasion de l'ouverture de la Porte Sainte de la Cathédrale Saint-Pierre, symbole du Jubilé 2025 :
« La paix n’est pas seulement un état d’absence de guerre, mais c’est aussi un objectif à atteindre avec un engagement continu pour réduire les causes des conflits (pauvreté, injustice, inégalités, égoïsme, incompréhension entre les peuples) et pour les prévenir.
Le développement du tourisme durable signifie non seulement améliorer l’expérience des touristes qui visitent une destination, en apportant une richesse économique et culturelle, mais aussi améliorer la qualité de vie de ses citoyens et les relations que ces derniers entretiennent avec leur territoire.
Le touriste est souvent confronté à une réalité différente de l’imagination qui l’a amené à cet endroit, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux, puisque les points communs ne se découvrent qu’avec une véritable rencontre avec la communauté.
« Le conflit naît de la non-acceptation de la diversité et de l’autre, alors que dans le tourisme, nous nous habituons à voir l’autre comme une opportunité et un complément de ce que nous sommes et de ce que sont les autres. Le tourisme responsable nous permet de faire face à nos limites et à nos difficultés en rencontrant d’autres personnes. »