L’indice de mesure de la coopération mondiale dans le domaine de la « Paix et de la Sécurité » du Forum économique mondial est tombé à son plus bas niveau historique.
En raison du sentiment croissant d’insécurité et de frustration à l’égard du « système », la patience de l’opinion publique mondiale « s’épuise parce que le temps presse ».
C’est ce qu’indique le Baromètre de la coopération mondiale 2025, publié par le Forum économique mondial en amont de son caucus annuel qui se tiendra à Davos, en Suisse, du 20 au 24 janvier.

Pour trouver des solutions dans ce délai limité, le rapport du Baromètre indique que « les dirigeants devront mettre en œuvre des outils d’une honnêteté brutale pour mesurer les progrès et maintenir les entreprises et les pays sur les seules voies qui mènent à des solutions. Maintenir le cap sur des voies inefficaces ne fera qu’accroître la méfiance entre les partenaires, les dirigeants et entre les dirigeants et leurs électeurs ».

L’objectif des indices du Baromètre du Forum économique mondial (WEF) est de mesurer les « contours de la coopération » autour de cinq piliers : le commerce et les flux de capitaux, l’innovation et la technologie, le climat et le capital naturel, la santé et le bien-être, et la paix et la sécurité. Ces indices permettent ensuite aux dirigeants d’identifier ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et d’ajuster le cap en conséquence.

Cependant, les graphiques du Baromètre du Forum économique mondial montrent clairement que si des progrès ont été réalisés sur les quatre premiers piliers, le déclin de la « paix et de la sécurité » a été à la fois brutal et marqué. Ce déclin a commencé en 2016, la première année de la première présidence Trump, et s’est accéléré sous l’administration Biden, en raison des guerres au Moyen-Orient et entre la Russie et l’Ukraine.



Avant même que la deuxième présidence de Trump ne débute, des indicateurs clairs commencent à apparaître, indiquant que la situation va empirer.
En effet, ce déclin ne peut plus être ignoré car, comme le souligne le rapport, la patience du public s’amenuise et il existe une menace imminente d’une « plus grande méfiance entre les partenaires, les dirigeants et entre les dirigeants et leurs électeurs ».
Les indices du Baromètre soulèvent des questions sur le rôle des chefs d’entreprise eux-mêmes. Ont-ils ignoré la détérioration constante des conditions de « paix et de sécurité » dans le monde ? Ont-ils prétendu être incapables de faire quoi que ce soit tant que les quatre autres piliers se portaient bien ?
Question fondamentale : les PDG, les chefs d’entreprise, les gourous du management et autres « visionnaires et leaders d’opinion » ont-ils contribué au déclin de l’indice de paix et de sécurité en ignorant, en aidant et/ou en encourageant volontairement ses principaux facteurs contributifs, à savoir la montée de l’extrémisme, des discours de haine, des guerres, des conflits, de l’ethnocentrisme, la disparition de la justice, de la vie privée, des libertés démocratiques, des droits de l’homme et de l’État de droit ?
Sont-ils désormais inquiets d’un retour de bâton ?
L’indice Paix et Sécurité étant le moins performant, l’attitude de l’autruche des dirigeants du secteur du voyage et du tourisme, la soi-disant « industrie de la paix », mérite un examen particulièrement attentif.

L’idée reçue selon laquelle les propriétaires et les créateurs de « richesses matérielles » sont toujours mis sur un piédestal en tant que partie de la solution mérite également d’être examinée de près, d’autant plus qu’un homme d’affaires reconnu coupable de multiples chefs d’accusation de criminalité est sur le point de diriger le pays le plus puissant du monde.
En réfléchissant aux « voies vers des solutions », le Baromètre note que continuer sur les mêmes « voies inefficaces » du passé ne fera qu’empirer une situation déjà mauvaise.
Les chefs d’entreprise, notamment ceux du secteur des voyages et du tourisme, ont tendance à imputer tous les problèmes aux politiciens, aux bureaucrates du gouvernement, aux médias, à la société civile et à tout le monde, sauf à eux-mêmes. La première étape consisterait donc peut-être pour eux à étudier attentivement ce rapport, puis à faire une introspection, à réfléchir, à repenser, à réexaminer et à repenser leur propre processus décisionnel.
Après avoir vu de nombreux PDG et dirigeants de l’industrie du voyage et du tourisme balayer ces menaces croissantes sous le tapis au fil des ans, je considère que le baromètre du WEF est une condamnation accablante des mauvaises décisions des entreprises au fil des ans, dont le résultat devient désormais plus qu’apparent.
Certains domaines clés ont été marqués dans les images ci-dessous pour que les chefs d'entreprise pressés par le temps puissent les vérifier en détail.


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