L'Europe à la croisée des chemins

L'inauguration de l'union monétaire européenne il y a plus de dix ans a été précédée d'un long débat sur la nécessité de la probité budgétaire et de la convergence économique au sein de la zone euro.

L'inauguration de l'union monétaire européenne il y a plus de dix ans a été précédée d'un long débat sur la nécessité de la probité budgétaire et de la convergence économique au sein de la zone euro. Les « critères de convergence » du traité de Maastricht (article 125,1) sont le résultat de ce long débat.

Les critères retenus peuvent être résumés comme suit :
1) Le taux d'inflation ne doit pas être supérieur de plus de 1.5 point de pourcentage à la moyenne des trois États membres les plus performants de l'UE.
2) Le ratio du déficit budgétaire annuel du gouvernement au PIB ne doit pas dépasser 3 %.
3) Le ratio de la dette publique totale au PIB ne doit pas dépasser 60 %.
4) Le taux d'intérêt nominal à long terme dans l'État membre concerné ne doit pas être supérieur de plus de 2 points de pourcentage à celui des trois États membres ayant l'inflation la plus faible.

Une négligence coupable de la part des autorités compétentes de l'UE a permis à la Grèce de fouler aux pieds les critères de Maastricht en toute impunité pendant bien trop longtemps. Si une action en justice contre la Grèce avait été déposée devant la Cour européenne il y a au moins six ans, la dette publique grecque aurait pu être réduite à des proportions gérables à ce jour. Ce n'est malheureusement plus faisable. Dès qu'elle atteint le degré requis de performance économique durable, la Grèce peut rejoindre la zone euro. Ne pas permettre à la Grèce de revenir à une monnaie nationale dans l'intervalle entraînera des charges intolérables pour les contribuables européens et une dépendance à l'égard des marchés financiers qui compromettront gravement la stabilité future de l'euro.

La situation spécifique de chaque membre de la zone euro confronté à une insolvabilité potentielle doit être considérée selon ses propres mérites. L'option volontaire de quitter la zone euro serait la solution la plus viable pour tout État membre confronté à une éventuelle insolvabilité. Cela poserait en tout cas beaucoup moins de problèmes pour stabiliser la parité extérieure de l'euro.

Les coûts de l'annulation de la dette grecque (en particulier une « décote » de 70 % sur la valeur des obligations d'État grecques) seront sans aucun doute très largement supportés par les contribuables de l'UE. Cependant, le coût final serait considérablement inférieur à celui de la poursuite de l'approche actuelle.

La Grèce devrait être autorisée à se retirer de la zone euro et à rétablir sa propre monnaie nationale. Un tel retrait doit s'accompagner de mesures d'accompagnement, notamment la fourniture d'un financement européen très substantiel pour la restructuration économique urgente et de grande envergure ainsi que le personnel et les conseils nécessaires aux réformes administratives d'une importance cruciale en Grèce. La dette résiduelle laissée après le retrait de la zone euro et la soustraction d'une décote de 70% sur la dette publique grecque existante en conjonction avec la réintroduction de la drachme serait garantie par l'UE. Le capital et les intérêts doivent être entièrement garantis par des actifs de l'État grec. La Grèce serait tenue de payer un taux d'intérêt fixe de 4 % pendant 20 ans.

La Banque centrale européenne a récemment observé que le plus grand danger actuel pour l'euro est de loin la menace de l'inflation. C'est un danger qui a été massivement exacerbé par l'indécision financière du Conseil européen au cours des six derniers mois. Pour de très bonnes raisons, l'UE devrait à l'avenir adhérer systématiquement à la clause de "no-bail-out" inscrite dans le traité de Maastricht (en vigueur depuis le 1er février 1993) et réaffirmée dans le traité de Lisbonne (en vigueur depuis le 1er décembre 2009 ).

David John Williams, B.Sc., peut être contacté via l'adresse e-mail : [email protected]

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A propos de l'auteure

Linda Hohnholz

Rédacteur en chef pour eTurboNews basé au siège d'eTN.

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